L’école :
lieu d’apprentissage, de bien-être et d’épanouissement
Introduction
« Mal-être » :
le mot est tabou ou en tout cas peu usité par les directions et les enseignants
et pourtant c’est bien ce qui définit en ce moment leur état d’esprit
Un état
d’esprit dont l’origine est multiple :
-
La gestion du personnel (les institutrices maternelles
par exemple) ballotté d’un endroit à l’autre sans recevoir aucune explication
d’une hiérarchie lourde et impersonnelle ;
-
L’apparent relâchement des parents lorsqu’un travail
éducatif doit précéder la formation proprement dite ;
-
L’incivilité et/ou le désintérêt de jeunes ;
-
L’équipement et l’infrastructure, parfois obsolètes.
Stop aux discours, concrétisons la recherche du bien-être
Devant
ces constatations, il est donc important
de travailler, d’explorer toutes les pistes qui
contribuent à réinstaller du bien-être à l’école. Faisons en sorte que l’école soit un lieu d’épanouissement intellectuel.
Ce ne
doit pas être une démarche abstraite, fictive, un emplâtre sur une jambe de
bois. Il faut sortir du théorique.
Pour
améliorer la situation, il s’agit de travailler de façon concrète, de se
retrouver sur le terrain pour mesurer l’ampleur du travail, des besoins, des
demandes.
Une des possibilités : travailler tous ensemble
Sur le
terrain, on retrouve bien entendu tous les acteurs de l’école :
directions, enseignants, personnel éducatif, administratif et ouvrier,
étudiants, parents.
Des acteurs qui doivent unir leur force, leurs idées, leurs
connaissances pour contribuer à l’installation durable du bien-être.
Si nous
attendons tout des autres, nous n’arriverons à rien.
Voilà qui
explique nos multiples rencontres avec les directions, avec les enseignants,
avec les éducateurs et avec les étudiants.
Plus tard,
lorsque nous aurons progressé dans notre plateforme, nous rencontrerons les
parents à qui nous présenterons le résultat provisoire de nos travaux.
Le texte
né de nos rencontres est destiné à être discuté, débattu, mis sur le net…
Cette
démarche n’est pas utopique : il y a des écoles où, même si le travail reste
difficile, même si le public scolaire reste compliqué, l’écoute et la
solidarité apportent la satisfaction d’un travail porteur d’épanouissement
personnel, d’éducation citoyenne et de formation professionnelle.
Une recherche en fonction des spécificités scolaires
La
mise en place du bien-être, des facteurs d’épanouissement doit tenir compte de
la spécificité de chaque situation.
En effet,
les écoles ne connaissent pas toutes la même situation : leur public, leur
organisation, leur offre de formation diffèrent.
Quelques
pistes pour plus de bien-être
La
recherche de plus de bien-être, d’une qualité de vie à l’école est une
recherche permanente qui doit se faire à plusieurs niveaux (communautaire,
zonal, au sein de l’école elle-même).
La liste
présentée ci-dessous n’est pas exhaustive. Elle a été étoffée lors de nos
réunions plénières, et sera encore complétée dans l’avenir.
1. Au niveau communautaire
L’organisation
de l’école évolue dans un cadre défini par
C’est
plus évident encore dès lors qu’un accompagnement administratif et éducatif est
réclamé par l’enseignement fondamental. C’est aussi évident lorsqu’un
accompagnement psychosocial renforcé est réclamé par l’enseignement secondaire.
2. Au niveau zonal.
Certes
les bassins scolaires paraissent porter beaucoup d’enjeux, mais si la province du Brabant wallon
constitue un bassin scolaire unique et indivisible,
une partie des réponses pourrait se trouver dans une décentralisation
de la gestion combinée à une responsabilisation des directions.
Pourquoi
une décentralisation ?
♣
La décentralisation permet de gérer le personnel de manière plus souple afin de
maintenir la stabilité de l’équipe éducative.
Ainsi, en respectant le statut, on pourrait nommer les enseignants là où les
emplois vacants existent mais les détacher ensuite dans des heures
temporairement vacantes pour les maintenir dans l’école d’origine ;
♣
La décentralisation rapproche le lieu de décision et les personnes concernées
par cette décision. Cela favorise une meilleure compréhension des situations et
confère une plus grande humanité dans le
traitement des problèmes ;
♣
La décentralisation augmente la responsabilité
des directeurs(-trices) d’école dans la gestion des écoles de leur zone
puisqu’elle ouvre le champ de leurs responsabilités (vers la gestion de
ressources humaines par exemple), mais aussi parce qu’elle systématise leurs
rencontres et elle améliore les échanges entre eux et entre les enseignants des
différentes écoles ;
♣
La décentralisation rapproche les lieux de décision et l’école. Cela engendre
une concertation plus approfondie en vue de
fixer des priorités. Exemple : pourquoi les directions d’école ne
pourraient-elles pas donner un avis collégial et responsable sur la
programmation des travaux et l’achat d’équipement ?
♣
La décentralisation améliore le décloisonnement entre les réseaux en matière d’offre de formation et
d’utilisation de l’équipement et de l’infrastructure, par exemple ;
♣
La décentralisation améliore la gestion du patrimoine.
La société publique des bâtiments scolaires du Brabant wallon a mis en œuvre
une gestion dynamique du patrimoine.
Des
priorités ont été établies : la transformation d’un bâtiment au profit de
l’AR Riva-Bella, la construction d’un bâtiment définitif au profit de l’antenne
de Lauzelle de l’AR Paul Delvaux, l’accélération du dossier de construction au
profit de l’école fondamentale de Nil-Saint-Vincent, l’extension de locaux pour
l’AR Nivelles. Ces priorités seront financées par la vente de terrains
inutilisés et qui ne sont pas susceptibles de le devenir, par la vente de
bâtiments inoccupés, par un partenariat public privé ou sur les fonds de
3. Au niveau de l’école.
Nous
pouvons être les acteurs de notre progression.
A priori,
les écoles qui fonctionnent le mieux sont les écoles qui ont un projet pluriannuel porté par la majorité des membres
de leur personnel. Cela suppose un travail de groupe : les membres du
personnel ont été concertés sur le projet, ils ont pu l’analyser et le
corriger. Ils ont de A à Z participer à sa mise en œuvre.
Le projet d’école crée une dynamique de participation et de solidarité
dans l’établissement scolaire.
Il peut
apporter plus de bien-être en tenant compte des légitimes aspirations de chacun.
Ce projet
peut revêtir différentes formes :
♣ Une gestion locale du personnel, faite d’accueil de
nouveaux enseignants, faite d’une écoute des difficultés rencontrées, faite
d’une reconnaissance des actions entreprises ;
♣ Une approche de la citoyenneté par le biais d’un
processus participatif véritable, par la rencontre de personnalités de tous
horizons, ou encore la mise en œuvre de projets concertés, multidisciplinaires
et à plusieurs niveaux ;
♣ La gestion de l’incivilité qui nécessite une prévention
indispensable, un effort de communication immédiate, une réaction rapide, une
formation à ces notions ;
♣ Une pleine intégration de l’école dans la cité
favorisée notamment par une ouverture de l’infrastructure et des plaines de
jeux.
Comment générer plus de bien-être à l’école ?
Voici 19
suggestions
●
Pour stabiliser l’équipe de direction
1. Ne
pas permettre qu’un membre du personnel titulaire d'une fonction de promotion
(directeur, chef de travaux d’atelier) ou de sélection (sous-directeur, chef
d’atelier, éducateur économe, secrétaire de direction) demande son changement
d'affectation avant d’avoir exercé ses fonctions dans l'emploi qu'il occupe
durant un délai de cinq ans ;
Commentaire : tout qui a sollicité une
« promotion » doit rester dans l’emploi et dans le même établissement
cinq ans au moins.
● Pour
stabiliser les corps enseignant et éducatif
2. Décentraliser
la gestion du personnel par bassin de sorte que
3. Dès
qu’un membre du personnel fait l’objet d’une mise en disponibilité dans son
établissement et est réaffecté dans une autre institution, faciliter les
détachements qui lui permettent de réintégrer un emploi temporairement vacant
dans son établissement d’origine ou dans un établissement plus proche de son
domicile ;
4. Placer
cette gestion du personnel sous le contrôle d’une commission paritaire locale
constituée au niveau du bassin par un représentant du Ministre en charge de
l’enseignement, un représentant de l’administration, les directions des
établissements d’enseignement de
Commentaire :
tout qui perd son emploi définitif dans une école se voit offrir la possibilité
d’y revenir dans un emploi temporaire pour autant que la durée de cet emploi
soit significative (l’année scolaire ou une demi-année scolaire, par exemple)
● Pour améliorer l’accueil, l’intégration et l’accompagnement des
enseignants
5. Développer des pratiques de parrainage et de tutorat des nouveaux
enseignants et favoriser l’auto-évaluation permanente de chacun à titre
individuel mais aussi évaluation de l’école par son personnel ;
Commentaire :
ces mesures visent à renforcer le partenariat entre les enseignants d’une même
école, à accroître la transversalité de la formation et à décloisonner les
cours
● Pour accroître la concertation entre les
écoles
6. Améliorer la mobilité des jeunes par une meilleure couverture du
territoire par les transports en commun, accorder une plus grande attention aux
horaires des cours et la gratuité à tous les étudiants inscrits et présents
dans l’enseignement obligatoire ;
7. Renforcer
le rôle des commissions zonales dans la programmation des options au sein de
l’enseignement officiel sur le bassin dans le but de réduire les concurrences
entre établissements et de les interdire dans un rayon à définir (
8. Organiser
des programmes de formation continuée par bassins pour que les enseignants du
bassin se rencontrent systématiquement et échangent leurs pratiques
pédagogiques ;
Commentaire :
les mesures visent à augmenter les occasions pour les enseignants d’écoles
différentes de se rencontrer pour accroître les transferts entre établissements
de ce qui peut améliorer le fonctionnement de chacun
● Pour
améliorer l’infrastructure
9. Soumettre
les programmations de travaux à la concertation du personnel, des élèves et des
parents (dans le conseil de participation, par exemple). Objectif : fixer
des priorités trisannuelles ;
10. Accroître
le rôle des sociétés publiques des bâtiments scolaires en les chargeant de
produire la programmation trisannuelle au niveau de chaque province, sur base
des programmes introduits par les écoles conformément au point (7) ;
11. Généraliser
le mandat confié aux sociétés publiques de fixer la cadastre des biens
aliénables, de fixer leur estimation, de proposer la procédure de marché public
mettant leur vente en concurrence, de proposer l’affectation du produit de la
vente, en complément des moyens mis à disposition par
Commentaire :
les mesures visent à consolider le rôle des sociétés publiques et d’impliquer
les usagers dans la définition des besoins
● Pour
plus de citoyenneté
12. Assurer
une véritable participation par la mise en place d’un véritable processus
électif dans le corps enseignant et parmi les élèves appelés à siéger dans le
conseil de participation pendant deux ans au moins ;
13. Former
les membres du personnel et les élèves élus à l’analyse et à l’audit de
systèmes ;
14. Systématiser
les concertations avec les représentants élus sur les choix à opérer en matière
d’organisation, d’utilisation ou de préparation du budget, de travaux ;
15. Réserver
une période par semaine à cet effet aux membres du personnel élu ;
16. Revoir
les projets d’établissement et les règlements d’ordre intérieur des écoles en
veillant à leur appropriation par les membres du personnel de
l’établissement ;
17. Favoriser
le recours à une supervision extérieure à l’école et au milieu de
l’enseignement pour animer les concertations prévues en (11) et (13) ;
18. Former
la personne ressource en matière de discipline, en matière de gestion de
conflit, mais aussi en matière de définition de sanctions s’appuyant sur les
principes de proportionnalité et de gradation ;
19. Améliorer l’ouverture des écoles aux personnalités extérieures issues
des milieux économiques, sociaux, politiques par la création d’espaces –
rencontres.
Rien de ce qui est proposé n’est
révolutionnaire. Toutes les mesures sont mises en œuvre dans l’un ou l’autre
établissement de